L ́Algérie ? La Turquie ? Le bassin Méditerranéen ? L ́étang de Berre ? L ́Europe de l ́Est ? La Roumanie. La Transnistrie ?
Le pole Nord ?
Non, le lac Baikal, la «pupille du monde», prendre le transibérien, la tangente vers l ́est, le fleuve amour jusqu ́a Vladisvoskov jusqu ́à la frontière du Japon sur l ́océan pacifique que j ́imagine si transparent.
Plus qu ́un voyage, je souhaite une rencontre, une vraie. Je veux prendre et donner. Mais quel paysage choisir ? Et pourquoi le choisir lui plutôt qu ́un autre ? L ́envie est ardente, obsédante. Pour partir loin, il faut d ́abord un aéroport, un objet qui est déjà le voyage, qui est déjà l ́ailleurs.
Pour Paris c ́est Roissy-Charles-de Gaules.
Puis je réalise, si je pars, il me faudra revenir et donc quitter le paysage rencontrer.
Je reviens sur mes pas. Esseulé.
Ou est mon paysage ?
Avant l ́aéroport; le Blanc-Mesnil, le Bourget, la Courneuve, Saint- Denis, ces villes traversées par les passagers en transit.
Ces villes s ́imprègnent-elles des anecdotes de voyage racontées au chauffeur venu nous chercher au terminal 2B ? Le coffre est rempli de valise, nous avons ramené quelques bouddhas en plastique, une jolie morceau tissu, le globe et la neige sur la statue de la liber té. Quels sont ces trajets jusqu ́a l ́aéroport ? L ́excitation d ́un ailleurs ? Le retour d ́un pays natal ? Une formalité aérienne ?