Marianne Herjean

CAILLOUX
Série de doubles de cailloux / Moins de 5 cm de
diamètre

Caillou original / caillou en plâtre

La collecte est spontanée, elle n´est pas intentionnelle. En marchant, c´est le hasard du regard qui mène au caillou. Il tient dans la main, dans la poche. Il se transporte. Discrètement pris, il s´éloigne de son paysage fondateur .
C´est un caillou urbain et précaire, l´anti pierre précieuse. Le caillou n´a aucune qualité minérale reconnue. C´est l´anti pierre précieuse. Il est un prélèvement de calepinage. Mélange de béton, mortier, agglomérat de sable, de bitume ou de granulat. Il est cassé, déjà détaché de son sol. En ville, il ne doit pas exister. Il doit être réparé : rattaché au revêtement régulier et compact du sol, où être remplacé, déplacé et devenir un tas de gravats.

En plâtre, le caillou est reproduit à l´identique. Par la sobriété du double, blanc, plus discret, le double fait exister le caillou original. L´originale est aussi plus lourde. Un caillou (le vrai et le faux) dans chaque main, ils deviennent manipulables.

Cette oeuvre convoque la nouvelle Les repoussoirs d´Émile Zola ayant pour sujet principal de réflexion la définition des normes sociales de la beauté. Un riche homme d´affaires propose de louer à des femmes doutant de leur beauté des femmes laides afin de rehausser la puissance d’attraction des premières.

Ici, il n´est pas question de beauté mais plutôt d´intérêt pour le morceau récolté. Dans une société qui se mondialise, notre environnement devient de plus en plus urbain. Notre rapport à la nature n´est plus la même, nos comportements se transforment. Ces déchets minéraux questionnent notre rapport à l´environnement, son aménagement et son économie.

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